Nouvelle venue au catalogue BMW, la GS900 surprend visuellement mais à l'essai aussi et on va vous en parler ici.
La GS900 risque de vous dérouter un peu parce qu'elle ne vient pas remplacer la 850 et à les regarder, on comprend qu'on est ici avec une autre moto. On dirait presque une moto de tout terrain qui s'est civilisée pour affronter une jungle urbaine. L'arrière semble se limiter au châssis tubulaire et à la selle et l'avant même s'il hérite d'écopes latérales et d'une tête de fourche avec une bulle donne aussi une impression de légèreté. Impression parce que la GS900 accuse quand-même 219 kg à vide.
Faut dire qu'avec ses roues à rayons de 21 et 17 pouces, ses coloris plutôt modernes qui mettent le logo en avant sur les flancs, on a l'impression de partir en rallye à chaque sortie. Sauf peut être la noire qui parait presque sage. La nôtre est jaune Sao Paulo avec les tubes arrière rouges, ça claque et ça surprend. J'irais même jusqu'à dire que ça file la banane quand on ouvre la porte du garage.
Mais on est bien chez BMW et on va retrouver tout le savoir-faire de la marque, que ce soit pour le moteur, la partie cycle ou l'électronique. On trouve à la motorisation un bicylindre de 895cc qui sort 105 cv à 8500 trs/min et un couple de 93 Nm à 6750 tours. Ce ne sont pas des chiffres de fou mais à l'usage, c'est plus que suffisant et je vous en reparlerai. En fonction du pack choisi, vous avez plusieurs modes de conduite puisque le pack dynamique ajoute aux cartographies traditionnelles route et pluie, les Dynamic et Enduro.
Comme souvent d'ailleurs, tout est histoire d'options parce que notre moto est en effet complète avec les protèges-mains de série eux mais aussi le keyless, le contrôle de pression de pneus, les suspensions réglables. Il faudra opter pour le kit Enduro Pro pour avoir la fourche Showa 45mm entièrement réglable, , une rehausse de guidon, noir le guidon, un silencieux Akrapovic en titane (ah non, il est d'origine lui), des commandes réglables, un écran TFT... Oui, on s'y perd à la fin.
Oui le TFT 6,5 pouces est de série et on en est toujours aussi content. Il se commande par la molette à la main gauche tout comme le cruise control. On retrouve évidemment toutes les informations sur la moto, on peut l'associer au GSM et avoir la navigation à l'écran. Lisible, complet, des infos pas trop petites, c'est ce qu'on aimerait avoir sur toutes les motos.
Enfin, vous savez tout comme moi lire toutes les informations sur le site de BMW, il est temps de partir rouler. Hop, j'enfourche la selle de 870mm et ça va, avec mon mètre quatre-vingt, je touche le sol (heureusement me direz-vous) mais vous pouvez en option opter pour 815mm ou 890mm. Petit appui sur le bouton start (oui keyless les amis) et l'Akra distille une mélodie plutôt sympa. Comme souvent chez BMW, les commandes sont bien placées, l'ergonomie est travaillée par contre la bulle est fixe. Soit elle vous plait comme ça, soit il faudra chercher dans les options ou autres fournisseurs.
Départ de la balade, l'autonomie me donne plus de 300 kms malgré un réservoir plutôt petit de 14,5 litres seulement. Réservoir qui en plus est en plastique pour gagner du poids mais au quotidien, ça ne vous changera pas grand chose. Nous verrons si nous allons les atteindre ou si elle va fondre en roulant mais il ne faudra pas abuser du mode dynamique. Malgré les essais des différents modes et forcément en la poussant parfois un peu plus, on a calculé une moyenne de 4,5 litres au cent, bluffant non ?
Le moteur est à la hauteur et forcément l'autoroute n'est pas un souci même si la selle n'est pas celle d'une GT, loin de là. Sortons de là pour attaquer les petites routes et c'est là qu'elle va développer tout son potentiel. L'impression de légèreté se confirme avec une moto très facile à emmener dans les courbes. Elle se balance de l'une à l'autre sans donner l'impression de devoir forcer. J'oserais même dire que c'est sans doute la GS la plus joueuse que j'ai pu tester. Avec en prime le shifter, on peut vraiment s'amuser à son guidon.
Le freinage est sans surprise, efficace avec des disques de 305mm et des étriers 2 pistons et un 265mm un piston. Pas de superflu mais l'ensemble vous stoppe la moto sans souci et se montre dosable peu importe votre utilisation. Evidemment, avec les options Enduro Pro, les spécialistes se feront un plaisir en tout terrain.
A la demande de certains dont je tairai les noms, je me suis senti obligé de la tester ailleurs. Comprenez là où l'asphalte n'est plus le roi ! J'avoue, ce n'est pas ma spécialité même si j'aime bien mais avec les motos d'essai, ça reste délicat. Une ancienne route avec plus de graviers et de terre que d'asphalte, ça vous convient ? Il faut dire que vous ne passerez pas par là avec autre chose qu'un trail ou une moto de cross. Il faudrait par contre que je m'en trouve d'autres, des sentiers comme ça et autorisés s'il vous plait.
Aux premiers trous, on apprécie la fourche Showa qui amortit bien les chocs tout comme le Sachs à réservoir d'expansion séparé à l'arrière. Les suspensions se montrent tout aussi au point sur route qu'en dehors (pour mon usage en tout cas). Je peux aussi me mettre debout sans problème en gardant le contrôle de la moto et un oeil rapide sur le compteur.
Le seul bémol, sans pour autant rouler fort, un bruit à l'arrière du côté de la chaîne à chaque fois que je passe une bosse. Impossible de déterminer ce que c'est ou si c'est normal, je note juste que c'est étonnant. Pourtant on a droit à une chaine M Endurance et ça vaut mieux quand on imagine où certains vont l'amener. Après, c'est quand même plus de 220 kg que vous avez entre les mains, ou les jambes, ce n'est pas rien et il faudra maîtriser la discipline.
Repassons sur route après cet interlude aventure et je la trouve encore plus facile ! Pas la plus confortable des GS, sans doute à cause de sa selle plutôt mince mais la protection de la bulle et le carénage est suffisante pour envisager de belles promenades. Je n'ai malheureusement testé qu'en solo. On peut bien accueillir une passagère (ou un passager) mais il ne sera pas mieux loti. Forcément, cette impression de légèreté se confirme aussi : pas de grosse selle moelleuse, pas de support valise ni même de poignée pour se tenir.
Ne le cachons pas, je me suis bien amusé au guidon de notre moto d'essai. Cette BMW F900GS est bien née et vous apportera le fun en plus du sérieux nécessaire aux trajets quotidiens. Une moto passe partout et sympa à regarder. Le tarif de base semble même raisonnable puisqu'il commence à 14.450 €. Mais comme souvent, si vous voulez la même moto que nous avec les différentes options et packs, la note va grimper à près de 18.500 €. Pour une 900, le budget est plutôt élevé. Evidemment, vous pouvez utiliser le configurateur sur le site BMW pour vous faire votre moto.