La vague néo-rétro touche de plein fouet la plupart des constructeurs, chacun y allant de son interprétation du passé motocycliste dans lequel elles puisent leur inspiration.
Kawasaki avait ouvert le feu avec sa W650 aussitôt suivi par Triumph et sa Bonneville New Version. Depuis, plusieurs modèles ont envahi les vitrines et catalogues avec plus ou moins de succès. Ces modèles vintage ont le vent en poupe auprès d’une grande partie de la population motarde à la recherche de moto offrant un plaisir identitaire plus qu’utilitaire.
Yamaha ne pouvait donc pas laisser passer une part de marché importante. Via sa gamme « Faster Sons », dessinée par le bureau design GK, la marque d’Iwata dispose de 5 modèles rétro aux styles divers allant de la SR400 à la XJR1300 Café Racer, en passant par la XV950R comme par les XSR700 et, dans le cas qui nous concerne ce jour, la XSR900.
C’était mieux avant, disent les anciens…. Enfourchons donc cette XSR900 et voyons cela !
Motorisée par le 847cm3 3 cylindres au calage Crossplane, au petit nom de CP3, cette XSR 900 développe la coquette puissance de 115CV à 10.000T/Min et offre à son pilote un couple de 87.5Nm à 8500T/Min. Ne nous voilons pas la face, ce bloc CP3 est une réussite, il officie d’ailleurs dans 2 autres modèles au top des ventes chez Yamaha, la MT-09 et la MT-09 Tracer. Il prend ses tours avec un grondement bien sympathique émergeant de la boite à air, reprend à bas régimes et file vers le haut du compte-tour comme Eden Hazard vers le goal adverse, vite et sans faiblir.
La partie cycle vient elle aussi de la Plateforme MT-09. La fourche inversée noire (dorée sur la 60Th anniversary) au diamètre de 41mm offre un débattement de 137mm et l’amortisseur arrière monocross à biellettes en offre 140mm de son côté. Les suspensions ont été revues en contrainte et se révèlent moins souples que sur la Mt-09 avec la possibilité de régler la précontrainte. Le cadre en aluminium coulé et le bras oscillant sont identiques au roadster, rien à y redire, c’est très bien. Les freins sont eux aussi issus de la gamme Mt-09, double disques avant de 298mm, pincés par des étriers radiaux 4 pistons et un disque arrière de 245mm, pincé par un étrier double pistons. L’ABS est là et veille au grain lors de freinage sous conditions dégradées. Rien à redire si ce n’est que ce freinage est puissant mais offre une attaque assez franche à la prise des freins, ce qui peut déconcerter un motard non averti.
Les aides électroniques sont bien présentes ici aussi. Le traction control (TCS) est réglable sur 3 positions (1 / 2 ou déconnecté), les modes moteur sont aussi revus sur la XSR 900 comme sur les MT-09 année 2016. Le mode standard est toujours celui le plus agréable au contraire du mode A assez agressif, occasionnant quelques à coups à la remise des gaz malgré un travail de la part des ingénieurs. Le mode B ampute la moto d’une dizaine de Cv et lisse la courbe, ne rendant pas la moto anémique mais donnant l’impression d’une grande souplesse dans la gestion des gaz. L’injection électronique ne pose aucuns soucis, elle est maitrisée depuis longtemps par les ingénieurs d’Iwata. Dommage toutefois que les boitiers renfermant les modules électroniques soient placés sur le cadre au vu de tous, la XSR900 étant dépourvue de tout carénage, ces deux verrues disgracieuses placées sur les flancs près de la fourche attirent le regard et donnent l’impression d’avoir été jetées là vite fait.
Le tableau de bord digital à affichage blanc sur fond noir offre les infos détaillées sur les modes de conduite, la vitesse, le régime moteur, le rapport engagé, l’heure et le reste des informations vitales. Juste un bémol pour sa lecture en plein soleil rendue difficile par le manque de contraste. Sa taille est bonne, ses deux boutons de commandes moins. Les différents modes et assistances se commandent au guidon.
Venons-en au chapitre primordial dans le cas de moto « Vintage », le look. C’est toujours une histoire de goûts personnels et il est difficile d’être parfaitement impartial, on aime ou on n’aime pas. Dans ce cas-ci, le bureau de design GK Dynamic ne s’est pas loupé.
Gros réservoir aux courbes séduisantes, selle plate dans le plus pur style rétro, de la peinture noire partout contrastant avec quelques pièces en alu poli au design des plus harmonieux.
La XSR 900 est faite pour attirer le regard grâce à de belles lignes simples et dans l’air du temps. Pour ceux qui veulent encore la rendre plus personnelle, Yamaha fournit une flopée d’accessoires allant du capot de selle à la ligne d’échappement en passant par les poignées de freins, la selle en suède ou les petits rétros.
Si malgré tout, cela ne vous suffit encore pas, pas mal d’accessoiristes et préparateurs renommés ont rempli plusieurs pages de catalogue de très belles pièces mais là, c’est votre banquier qui va tousser !
Roland Sands a préparé une XSR900 époustouflante, rien de moins. Il a réussi à sublimer cette ligne et lui a apporté une touche racing et une carrure digne des superbike des belles années.
Sur la route, la XSR900 se comporte presque comme sa sœur la Mt-09. Presque, car au vu du réservoir plus long et le poids plus important mis sur l’arrière, la XSR900 offre un avant assez léger en sortie de virage si remise de gaz assez forte. Rien de dangereux mais cela se sent et pousse parfois à rendre la main. La conduite de la XSR900 est jouissive, on prend des tours moteur dans le feulement bien connu du CP3 avec cette envie de lui offrir un échappement libérant quelques décibels bienvenus. On profite de ce couple, de ces reprises à bas régimes et on apprécie ce moteur. Brave quand il le faut, hooligan à la demande, il offre un plaisir de conduite qui explique certainement son succès commercial. Le poids contenu de 195kg permet de balancer cette XSR900 dans les enfilades de virages d’une pichenette et le sourire affiché sous le casque du pilote ne trompera personne. Les différents coloris offerts par Yamaha sont le gris métal, un bleu assez classique et le fabuleux jaune 60Th Anniversary moyennant supplément de 300 euros. Cette couleur met en valeur les courbes et la partie cycle noire en remet une couche.
Chaque vitrine vous renverra l’image d’une machine équilibrée à l’allure sportive et la position de conduite et le confort offert vous permettront d’aller poser vos roues loin de chez vous, en toute décontraction. Un look de vieille moto mais à la technologie moderne, le croisement de deux mondes avec le meilleur de chaque ?
Deux roues, un moteur de feu, un look réussi et un comportement joueur… et si c’était simplement la recette du bonheur motard ?
IWATA :10 points !
Lolobadboy
https://www.yamaha-motor.eu/be/fr
