Yamaha YZF R125 2009

Le poney qui s'en donnait l'R"
Apparue l'an dernier, la YZF R125 emprunte clairement ses lignes à ses consoeurs R1 et R6. S'il est vrai que la petite Yamaha occupe le haut du créneau en termes de qualité de fabrication, elle peine cependant à faire oublier l'ancienne TZR 2-temps.

Autre temps, autres moeurs: en 125cc, la dernière sportive aux trois diapasons était la TZR. Une réplique de machine de GP sortant 25cv et 1,8mkg pour 108 petits kilos à sec... Les normes antipollution ayant sonné le glas des cylindres à trous, la nouvelle R125 se contente d'une quinzaine de canassons et d'1,25mkg pour mouvoir ses 126,5kg. Dire qu'on y a perdu en performances relève de l'euphémisme. la petite YZF représente néanmoins ce qui se fait actuellement de mieux dans la catégorie.

Comme une grande
Comme une grandeC'est d'abord visuellement qu'on profite de la R125 et il est hors de doute que, pour allumer ses copines à la sortie du lycée, il n'y a pas mieux...Sa silhouette rablée semble prête à se détendre en bondissant vers l'avant. Son carénage, son échappement d'inspiration GP, sa partie arrière et jusqu'à ses coloris, tout fait référence à la R6 avec laquelle son volume même pourrait la confondre. Aux commandes, on découvre une instrumentation qui rappelle furieusement celle des premières R1. Avec un tel patrimoine génétique, Yamaha ne pouvait que peaufiner sa petite sportive, et force nous est de reconna&icirc.tre que, sur ce plan, on n'est pas déçu. La qualité perçue est au rendez-vous et la finition de la petite teigne est rien moins que remarquable. Tous les éléments de carrosserie respirent le sérieux et s'embo&icirc.tent parfaitement, le feu arrière est à diodes, l'instrumentation est complète et le freinage est signé Brembo svp! Les jantes sont superbes, de même que le bras oscillant ou le passage de roue, mais la fourche inversée de la TZR a laissé la place à un élément classique.

En réalité, le volumineux silencieux respirant la course est caissonné pour des raisons esthétiques. le vrai est plus petit qu'il n'y para&icirc.t et, avantage non négligeable, il est dépourvu des catalyseurs, situés quant à eux dans le collecteur. On pourra donc choisir un pot adaptable, sans se muer en pollueur. Tant mieux, car la musique métalique qui sort de l'élément d'origine n'a rien de bien séduisant... Par contre, sa situation basse et proche du bloc propulseur favorise le centrage des masses et donc la maniabilité de la moto qui, n'étaient ses bracelets, mériterait l'appellation de vélo.

Sur route
A l'usageL'avantage tiré des volumes généreux de la R125 est évident en termes d'ergonomie: tous les gabarits trouveront à s'y loger décemment. L'assise pilote est ferme, les bracelets relevés tombent bien en mains et limitent l'appui sur les poignets. Par contre, le passager, ou la passagère, de notre lycéen se plaindra amèrement de la dureté du strapontin arrière. Pour en avoir le coeur net, nous avons d'ailleurs échangé nos places: la place arrière de la Yamaha s'apparente à celle d'une... Buell XB. c'est-à-dire que vous jureriez être assis sur le bâti arrière sans qu'il y ait de selle. Dans ces conditions, ne comptez pas imposer plus d'une demi-heure de tape-cul à votre passager! C'est d'autant plus dommage que la quinzaine de poneys animant la petite YZF sont assez courageux pour supporter une double charge.

Ce monocylindre à injection refroidi par eau s'équipe de quatre soupapes pour optimiser ses rendements d'admission et d'échappement. Il a aussi été intégralement conçu pour équiper la R125, ce qui explique en partie son prix élevé. S'il ne démérite pas comme nous l'avons déjà vu (il est supposé emmener à 120km/h compteur un pilote de 75kg), il manque de caractère pour séduire vraiment. Sa linéarité totale nuit partiellement à l'agrément ressenti aux commandes. Sur ce plan, on est très loin des 2-temps d'antan. Bien s&ucirc.r, ce bloc moderne se montre relativement souple et ne s'essouffle que passé 9000rpm, ce qui n'est pas mal pour un mono, mais il ne passionne pas. Cela dit, il se rachète largement à la pompe, puisque notre consommation moyenne (souvent à deux et poignée en coin) s'est établie à 3,3L/100km, soit une valeur identique à celle relevée sur la Honda CBF 125, connue pour son appétit de moineau. Sur ce plan, les deux-temps ne pouvaient évidemment en dire autant, et le modernisme a donc aussi ses bons côtés.

Nous n'aurons aucune restriction s'agissant de la partie cycle car, sur ce plan, Yamaha signe un sans-faute. Avec sa gueule de R6, la R125 la ramène un peu trop? Eh bien il y a de quoi... En effet, en matière de comportement dynamique, la 125 n'a guère à envier aux plus grosses cylindrées sportives.Les suspensions travaillent en symbiose et ne grèvent aucunement le comportement, même sur des revêtements dégradés. Elles sauvegardent le confort du pilote mais malmènent copieusement le passager, comme nous l'avions souligné. Grâce à son cadre Deltabox, le châssis fait merveille tant en rigidité qu'en stabilté. Avec la puissance limitée, le bras oscillant assure quant à lui une motricité parfaite. Tout cela, couplé à la maniabilité étonnante de la YZF R125, vous fait regretter qu'elle n'affiche pas davantage de chevaux. Et c'est à l'attaque que, finalement, on souffre le plus du manque de puissance et de caractère du nouveau moteur. Or, avec une 125, on peut se permettre d'attaquer souvent. D'autant que la Yamaha ne se fera pas prier non plus pour s'arrêter: le disque avant de 292mm pincé par un étrier Brembo à double piston se montre progressif, (très) puissant et endurant. Si on y ajoute un disque arrière (230mm) qui n'est pas paresseux, on obtient un tableau freinage proche d'une certaine perfection.

Et, s'il n'y avait le point mort parfois capricieux, on en dirait autant des transmissions, avec une mention spéciale pour l'embrayage qui est précis et d'une douceur étonnante.

Pour qui le poney énervé?
Qui en veut?

L'oeil de lynx du motard avisé remarque les R125 que l'on croise sur la route. C'est vrai, la petite Yamaha ne se vend pas mal. Mais le bon " renifleur " en trouve déjà dans les annonces dévolues aux occasions, et le phénomène ne laisse pas d'inquiéter un peu chez Yamaha où on l'explique en disant que le public jeune (clairement visé par l'orientation sportive de l'engin) se lasse vite du manque de puissance. Vient s'y greffer un autre problème: celui du prix de vente. Même si nous avons apprécié à leur juste valeur les grandes qualités routières de la YZF R125 et sa plastique incomparable, ne méconnaissons pas le fait qu'elle co&ucirc.te près du double d'une YBR ou d'une Honda CBF et que, plus grave encore, quelques billets de cent supplémentaires donnent accès à une Ninja 250R chez Kawasaki. Bref, en vraie sportive -car elle l'est vraiment-, la R125 est bel et bien un achat passion avec son petit côté déraisonnable. Budget/Plaisir : 8/10 . Au quotidien : 7/10 .Sport : 8/10 .Duo : 2/10 .Débutant : 8/10. RS

Fiche technique
Yamaha YZF R125, 3990&euro. en avril 2009

Moteur Type : monocylindre, 4-temps, refroidi par eau, 1 ACT, 4 soupapesCylindrée (alésage X course) : 124,66cc (52 X 58,6mm)Puissance : 15cv à 9000rpmCouple : 1,25mkg à 8000rpmTaux de compression : NCAlimentation : injection électroniqueBo&icirc.te/étagement : 6 rapportsTransmission : par cha&icirc.ne (14 X 48) Partie cycle Cadre : Deltabox en acierSuspension avant : fourche télescopique 33mm, débat. 130mmSuspension arrière : mono-amortisseur, débat. 125mmFrein avant : disque 292mm, étrier double pistonFrein arrière : disque 230mm, étrier simple pistonPneus : 100/80-17 et 130/70-17

Chiffres Réservoir : 13,8 litresGarde au sol : 155mmAngle de chasse : 24,2&deg.Empattement : 1355mmHauteur d'assise : 818mmPoids à sec : 126,5kg

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